Accident/Traumatologie

Les entorses

Une entorse correspond à une lésion des ligaments qui maintiennent une articulation lorsque celle-ci est contrainte au-delà de sa mobilité normale.
L’entorse de la cheville est la plus fréquente, mais on peut souffrir d’entorses d’autres articulations, comme par exemple du genou, des doigts ou du poignet.

La sévérité d’une entorse peut varier du simple étirement à la rupture complète des ligaments, et s’accompagne parfois d’arrachements osseux ou de fractures.

Les symptômes d’une entorse sont la douleur, le gonflement et la difficulté à utiliser l’articulation (difficulté à poser le pied dans le cas d’une entorse de cheville).
Parfois, si l’entorse est plus grave, on peut constater un hématome, une déformation ou une diminution de la sensibilité de l’extrémité du membre atteint.

La prise en charge immédiate de l’entorse comprend :

  • la mise au repos de l’articulation
  • l’application de glace (un cold-pack ou de la glace emballée dans un linge, par périodes de 15 minutes toutes les 1 à 2 heures)
  • le maintien de l’articulation avec une bande élastique ou une attelle
  • l'élévation du membre (notamment en cas d’entorse de cheville ou de genou)
  • des médicaments anti-douleurs, comme le paracétamol et l’ibuprofen

La nécessité d’effectuer des examens radiologiques va dépendre de la sévérité et de l'évolution des symptômes.

Votre médecin déterminera en fonction de la sévérité de l’entorse le type et la durée d’une éventuelle immobilisation.
Les entorses bénignes récupèrent généralement rapidement, mais les cas plus sévères vont nécessiter une immobilisation plus stricte et plus longue. Parfois, une rééducation en physiothérapie ou en ergothérapie sera nécessaire pour retrouver une bonne mobilité et stabilité de l’articulation.
Il est rare qu’une entorse nécessite une opération et très rarement en urgence. Les principales indications sont la rupture complète d’un ou plusieurs ligaments ainsi que l’instabilité chronique de l’articulation.

Les fractures

Un choc ou une chute peuvent causer des fractures osseuses, c’est à dire un ou des os qui se cassent.
Il existe différents types de fractures, classifiées en fonction de leur forme et de leur étendue, de l’os concerné et du déplacement éventuel des fragements. On fait aussi la distinction entre les fractures ouvertes - dans lesquelles un fragment osseux provoque une plaie de la peau - et les fractures fermées - dans lesquelles la peau reste intacte.

Les symptômes d’une fracture sont une douleur, un gonflement local et une difficulté à bouger le membre ou la région atteinte. Souvent, on peut observer une déformation ou un hématome en regard de la zone lésée.

Pour confirmer une fracture, l’examen de choix est la radiographie. Parfois, il sera nécessaire de faire d’autres examens, comme un scanner.

Le traitement des fractures dépend de leur localisation et de leur sévérité. Les fractures bénignes et sans déplacement des os peuvent être traitées avec une immobilisation dans un plâtre ou une attelle rigide. Les fractures plus sévères, celles qui touchent une articulation ou avec un déplacement des os nécessitent souvent une opération avec mise en place de plaques, de vis, d’un clou (tige à l’intérieur de l’os) ou d'un fixateur externe.

Une fracture prend habituellement plusieurs semaines à plusieurs mois pour guérir. Une réhabilitation, avec des séances de physiothérapie, est souvent nécessaire pour récupérer une bonne mobilité, force et stabilité de la région lésée.

 

Les luxations

La luxation d’une articulation est le déplacement d’un os qui sort de sa place habituelle à la suite d'une chute, d'un coup ou d'un faux mouvement.
N’importe quelle articulation peut se luxer. Les plus fréquentes sont les luxations de l'épaule, mais on peut aussi se luxer les doigts, les rotules, les hanches, la mâchoire…
Parfois l’os reprend spontanément sa place dans l’articulation, mais le plus souvent une réduction par un médecin est nécessaire.

Les luxations sont parfois accompagnées de fractures et il est souvent indiqué de faire des radiographies pour exclure une fracture avant de remettre l’articulation en place.

Une articulation qui a déjà été luxée est plus susceptible de se luxer à nouveau, car les ligaments qui la maintiennent en place ont été distendus. Il est donc parfois nécessaire d’immobiliser l’articulation pendant plusieurs semaines après la réduction pour minimiser ce risque. Par ailleurs, un programme de physiothérapie adapté aide aussi à prévenir les récidives.

Les traumatismes crâniens

Un choc sur la tête peut survenir lors d’une chute ou en recevant un coup, lors d’une pratique sportive par exemple, ou d’un accident de voiture ou de vélo.

Le cerveau est bien protégé à l’intérieur de la boîte crânienne et est entouré d’un liquide, le liquide céphalo-rachidien, qui absorbe l'énergie des chocs. Si le choc est trop fort, cependant, cela n’est pas suffisant et le cerveau peut taper contre l’os de la boîte crânienne, ce qui peut provoquer des lésions : c’est ce qu’on appelle un traumatisme crânien ou traumatisme crânio-cérébral.
Un traumatisme crânien peut être léger, modéré ou sévère.

La commotion cérébrale est la forme la plus légère de traumatisme crânien. Les lésions occasionnées sont généralement transitoires.
Les symptômes d’une commotion cérébrale sont une confusion, une perte de mémoire, des maux de tête, des troubles de l'équilibre, des nausées et une somnolence. Parfois, si la commotion cérébrale est plus grave, la personne peut perdre brièvement connaissance.

Suite à un traumatisme crânien léger (une commotion), il peut arriver que certains symptômes durent plusieurs semaines à mois, comme une fatigue, des maux de tête, des troubles de la concentration et de la mémoire, des troubles de l'équilibre et des troubles du sommeil. Cela revient généralement à la normale avec le temps, mais peut s’avérer handicapant pour les activités quotidiennes pendant un certain temps.

Des examens radiologiques ne sont pas toujours nécessaires, mais parfois il est indiqué d’effectuer un scanner ou une IRM pour s’assurer de l’absence de saignement ou de lésion visible du cerveau.

Après une commotion cérébrale, il est important de se reposer dans un environnement calme et d'éviter l’exposition aux écrans, aux lumières et aux bruits forts, ainsi que les activités qui demandent de la concentration. Les activités habituelles peuvent être reprises progressivement, en fonction de l'évolution des symptômes. La reprise d’une pratique sportive devrait être discutée avec son médecin et ne devrait pas se faire avant au moins une semaine après l’accident, de façon progressive et uniquement si la personne n’a plus aucun symptôme.

Les traumatismes modérés ou sévères se distinguent par la séverité du coma qu’ils ont provoqués, ils concernent les secours professionnels et ont souvent des conséquences dramatiques et c’est pour cela que la prévention est si importante.

Parmi les choses qui peuvent être faites pour prévenir un traumatisme crânien, on peut citer le port d'un casque lors de toute activité sportive qui peut occasionner des chutes ou des coups (vélo, ski, trottinette, skateboard, etc.), ainsi que d’attacher sa ceinture lors de chaque trajet en voiture.

Les contusions thoraciques et abdominales

La cage thoracique est constituée essentiellement des côtes, fixées en avant sur le sternum et en arrière sur la colonne vertébrale. Elle protège les organes internes qui sont les poumons et le cœur, mais également les gros vaisseaux, l’œsophage, la trachée….

Un traumatisme thoracique peut provoquer des lésions de la paroi ainsi que des organes contenus à l’intérieur de la cage thoracique. Les atteintes les plus fréquentes concernent la paroi thoracique et en particulier les côtes. La gravité va de la contusion isolée d’une côte, affection en principe bénigne mais souvent douloureuse, à des fractures en série pouvant impacter la capacité respiratoire de la personne. De telles atteintes, qui peuvent s’accompagner d’autres lésions internes, justifient un appel immédiat au 144.

Les traumatismes de l’abdomen peuvent aussi être bénins et ne concerner que la paroi de l’abdomen (peau, muscles), mais également être beaucoup plus graves avec une atteinte des organes internes (par exemple la rate, le foie ou de gros vaisseaux). Ces lésions internes sont provoquées lors de choc violent, par exemple contre un guidon de vélo, ou bien en cas de plaies dites perforantes par un couteau ou une arme à feu. Les lésions internes peuvent provoquer des hémorragies sévères et les patient·es doivent également être pris·es en charge par les secours et urgences professionnels.